dimanche 13 mai 2018

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Ma 1ère photo publiée sur le blog en août 2013
Tant d'eau a coulé sous les ponts depuis mon billet de septembre 2017… Enfin…ceci n'est qu'une image, parce qu'en vrai, dans mon département,  l'arrêté préfectoral d'alerte sécheresse a été maintenu jusqu'à la fin du mois de décembre (et je dis ça au risque de heurter le trop-plein de sensibilité de mes amies-is d'Île de France qui ont bu la tasse si souvent). Ce facteur climatique aggravé, alourdi entre autres de 7 années non stop de moustiques du matin au soir (véritable fléau dans le quartier) est peut-être aussi en partie à l'origine d'une décision radicale de changement dans notre vie, objet de ce 1er billet 2018 :
C'est arrivé ! Un peu en avance sur notre calendrier prévisionnel initial c'est vrai, mais c'est arrivé ! Nous quittons notre location pour accéder à la propriété. En juillet 2017, suite à plusieurs événements familiaux (en + des moustiques et autres nuisibles urticants), nous avons commencé à envisager ce départ. Bah, ça urgeait pas à la seconde non plus ; on avait pour objectif d'amortir un peu nos milliers d'euros investis dans notre location et on se programmait ça pour 2019 ou 20, pas avant.
Mais un jour d'octobre dernier, une opportunité sympathique dont nous parlent des amis : « belle maison de ville, du volume, cachet de l'ancien… siiiii, allez voir, ça pourrait vous plaire » Chouette hein ? Oui mais…. Pas de jardin !...beurk… nous allons quand même visiter par curiosité en novembre et miracle, le charme opère et le « produit » nous plaît ; on peut même parler de coup de cœur ! Je cogite sur l'absence de jardin mais en quelques semaines, je révise mes critères et accepte cette grôôôsse concession (appréciez ma maîtrise du jargon immobilier) : comme j'ai toujours aimé l'idée de vivre en centre-ville et que ma passion du jardinage ne peut pas s'épanouir sans souffrance dans ma région si aride, je suis en amour devant la bâtisse sans jardin. Y a quand même une courette intérieure style patio de 30m2 hyper bien exposé dans un écrin verdoyant (au calme et sans vis à vis youhouuuu)  pour y rêver d'une future jungle urbaine, une petite terrasse dans le prolongement de mon futur bureau, un minuscule balconnet -entendez par là balcon à proportions réduites et non soutif sexy pour petites poitrines-, une véranda-jardin-d'hiver et plein de grands rebords de fenêtres à végétaliser. De quoi découvrir une nouvelle façon d'aborder le jardinage et satisfaire mon envie de plantes "exotiques" hein ?! Je suis plus que conquise. L'Homme quant à lui, n'est pas à convaincre puisque je vous rappelle la délicieuse remarque qu'il m'avait adressée l'été sec dernier, traumatisé qu'il était par les soirées-plombantes séances-interminables-d'arrosages : « tu fais chier tout le monde avec ton jardin » ; il est ravi de savoir que je ne ferai plus chier le monde...en dehors de lui. Restait plus que notre Tornade à décider mais pour elle, c'est pareil : elle adore cette nouvelle maison et sa future chambre de 16 m² en remplacement de sa chambrette de 7 ou 8 m². Zou, en janvier dernier, on a signé. 
Depuis, on peaufine l'étape des modalités d'organisation du futur déménagement (un vrai bordel quoi !)  mais en attendant, séquence souvenirs de 7 années sympathiques dans un mini  logis :


Avant mon arrivée, la cuisinette de 3 m2 était comme ça : moche et pas pratique
La crédence n'était qu'un papier adhésif beige saumon
effet marbré (je voulais pas vous filer la nausée, désolée)
et les petits meubles bancals
s'entassaient.


J'ai rajouté une crédence, un plan de travail, déplacé les éléments, ajouté du mobilier adapté à l'espace, de la déco et hop !
Avant nous

Pendant nous

Avant nous : Pour accéder au salon au fond à gauche c'était compliqué.
Les meubles empiétaient
 sur le passage bas et  étroit. De quoi se cogner sans cesse

Avec un jeu de couleurs, de miroirs et le percement d'un mur pour lier et aérer coin repas et salon, j'étais arrivée à un résultat assez fonctionnel et esthétique
Toujours pendant nous
Dans le salon, il y a eu la saga du poêle. Pas une mince affaire puisque nous avons dû créer un conduit inox double parois. Mais grâce à notre investissement, notre facture EDF était passée de 2000€ (pour 50 m2 habitables) l'année à 700€. 
petit couloir des chambres carrelé avant...

...qu'on pose du parquet strat dans tout le coin nuit avec couche isolante en dessous ; ça et une clim réversible (une folie qui nous avait coûté une blinde) et nous étions presque venus à bout de la très importante humidité (je vous mets pas les photos du moisi sur les murs, c'est trop dégueu) pas top pour les poumons de notre famille.


Le pompon c'est sans doute cette pièce à bazar pas isolée, pas carrelée que nous avons métamorphosée moyennant de gros travaux et gros bras. J'en ai fait mon bureau
 Pour résumer, nous avons amélioré chaque centimètre carré du logis. Euh...Vous pensez qu'on va nous restituer notre dépôt de garantie d'entrée ? (Rires)

Et pour mon jardin qui m'a apporté tant de bien-être pendant toutes ces années, avant de le quitter il fallait absolument que je le rende plus facile à vivre pour la suite de son histoire tout en préservant sa structure maintenant très affirmée. Sur les 600 variétés que j'ai installées, je me suis autorisé le droit d'en déplacer une dizaine, les plus exigeantes, jusque dans le jardin de mes parents puis j'ai soigneusement mis en pot celles qui m'avaient été offertes + quelques spécimens que j'ai divisés ou bouturés. Le jardin respire et arbore (aaah, le choix du verbe approprié...) toujours une fière allure malgré le sec de chaque été et le gel féroce de notre hiver 2017/2018 (gel qui a tout de même zigouillé quelques sujets sensibles à partir de -7°)
Comme vous pouvez l'imaginer, je me retrouve à la tête d'un planning bien chargé au cours des prochains mois mais ma nouvelle maison le vaut bien, je ne vous dis que ça. Je pars sans aucun regret, fière et sereine d'avoir transformé un petit appartement aux aménagements d'origine rudimentaires/discount/pas jojoen un espace de vie chaleureux, mignon et pratique. Quant au bout de terre ingrat et vide à mon arrivée, ben, c'est devenu un jardin digne de ce nom. 
Concrètement, nous devrions emménager dans nos murs en août seulement car d'importants travaux de rénovation sont nécessaires avant. Je vous montrerai tout ça en temps et en heure et vous laisse, pour aujourd'hui, en compagnie des ultimes photos de « jardine et ris ». Ah, j'allais oublier : les responsables du concours des jardins de ma ville ont déjà accepté de me suivre dans ma nouvelle catégorie "balcon et terrasse visibles de la rue. Chic !".  ; Tiens, d'ailleurs, quel intitulé vais-je choisir pour la suite du blog ? "Balconnet & Wonder bras" ? Arf, j'ai vraiment besoin de vous ce coup-là !
Très amicalement.


La jardinière de ville en herbe

Avant : les espaces étaient  tendance années 80 avec
quelques rosiers très flashy, du gravier et de l'herbe.

J'ai créé un bassin, planté beaucoup et l'ambiance est devenue plus charmante

Le rosier de Banks lutea est devenu impressionnant.

ça m'a un peu étonnée mais Tornade n'est même pas triste de quitter sa cabane. Tant mieux !

J'ai commencé ce coin à l'automne 2012

Toujours en 2012

Ce 13 mai 2018, sous une pluie battante. Hormis une tonte d'entretien, je n'ai plus le temps (ni l'envie, je l'avoue) d'entretenir ou d'arroser. Je fais le minimum syndical et la pluie est ma meilleure alliée. Il en fallait bien une !





La nature a horreur du vide alors j'ai tout rempli au fil des ans... Malgré tout, les 4 maisons qui cernent le jardin auront toujours une grosse vue plongeante ici. Yess, bientôt je m'en foutrai royalement !

Les voisins ont obtenu gain de cause : le tilleul a été amputé d'un bon tiers de sa hauteur. Son imposante et belle couronne n'est plus qu'un souvenir...

Vous voyez ce toit à 4 pentes et une partie de la véranda ? C'est elle, ma future maison ! Une maison d'architecte ancienne, cossue, vaste et judicieusement agencée.

mardi 20 février 2018

Psssst....











Vous savez quoi ? Greg est de retour sur la blogo et c'est par là :
http://unjardindebourg.blogspot.fr/

Quant à moi je reviens bientôt pour un billet long comme le bras...
Je vous embrasse !

La jardinière en herbe prochainement en ville

vendredi 8 septembre 2017

Comment j'ai super réussi mon jardin sec

Bien chers vous toutes et tous, 
Sans attendre, pour me faire pardonner mes longs silences bloguistes, je vais vous livrer PAS A PAS l'incroyable RECETTE INRATABLE DU JARDIN SEC

A en croire la presse spécialisée, le talent des experts de jardins sans eau repose essentiellement sur un choix savant des variétés à installer. BALIVERNE ! Regardez attentivement la suite et vous constaterez que ma méthode à moi fonctionne avec n'importe quelle plante. Naturellement, quelques prérequis sont nécessaires pour le plein succès de l'entreprise : opérer sur une zone de l'arc méditerranéen, se cogner 3 périodes de sévère canicule, se prendre 4 mois sans pluie dans la gueule et ne pas négliger le vent bien sûr. Allez, démonstration :

C'était un rosier... il s'est parfaitement adapté au sec
A votre avis, faut-il mettre la tondeuse en vente sur le bon coin ?
Même les santolines en pot ont su s'accommoder de la canicule... la première canicule. Après, elles ont renoncé.
Oubli d'arrosage pendant une semaine et le résultat ne s'est pas fait attendre : Parfaitement sec jusqu'au bout des feuilles, un eucalyptus planté en novembre dernier.
Je l'avais déplacée en avril cette...quoi déjà ? ah oui, immortelle... cette menteuse fait moins la maligne. Vous apercevez aussi une euphorbe. Eh bien, sachez que  j'ai quelques euphorbes qui ont grillé aussi
Il s'agissait de l’œnothère du Missouri. Ouaip, en effet j'ai mi-souris en voyant son évolution.
Lui il repoussera : Phlomis russeliana
Dans un jardin sec, tu risques pas l'indigestion de framboises.
Le Phormium a un malaise...
....et la Cordyline pourpre aussi
Une heuchère est passée de vie à trépas...
..l'Hydrangea pétiolaris est au bord de la suivre (planté au nord, arrosé 3 fois/semaine)
C'était des Bidens mais je m'en fous.
euh là, c'était des Penstemons et je m'en fous pas.
Il reste quand même beaucoup de jolies choses sur lesquelles le sec n'as pas fonctionné : normal, on a triché et on a arrosé. Sédum José Aubergine
J'en avais mis plusieurs pieds un peu partout dans le jardin.
En plein cagnard, encore un sédum pourpre. Mais dans "plein cagnard", plein et cagnard sont en trop pour ces variétés


Grâce aux 1680 heures d'arrosage, grosso modo le jardin est resté potable !
Un des bouleaux en bac n'a pas compris ce qu'il se passait. Il s'est mis en coma très très profond depuis début juillet
Et puis j'apprécie des petites scènes comme celle-ci. Faut dire que ces anémones du Japon sont exposées à mi-ombre. Plus à l'ombre qu'à mi et les arrosages ont fait le reste
Là aussi les arrosoirs ont valsé tout l'été pour maintenir l'ensemble.
Le bassin, RAS si ce n'est qu'il a fallu souvent refaire le niveau
Rien à dire de cette photo, je l'ai mise juste pour me rappeler qu'en temps ordinaire, un jardin est vert.
Très très souvent arrosé aussi tout ça pour avoir cet effet.
Idem ici, au goutte à goutte mais faut que je révise tout le circuit.
Bon, comme je ne vais pas mégoter sur mon argumentaire, je vous conseille vivement de brancher vos batteries : 
j'ai décidé d'arrêter de jardiner. Oui, rien que ça. Tenter la création de scènes végétales gracieuses, investir beaucoup de temps, d'énergie et d'argent dans le seul espoir de savourer de jolies vues, de me prélasser dans un écrin de verdure en ville puis passer 4 longs mois dans l'angoisse de tout voir crever,  vivre l'enfer des arrosages quotidiens est devenu copieusement insupportable cet été. Et encore, je suis chanceuse dans mon malheur car Henri a assuré un max d'arrosages et a porté une attention quotidienne au jardin. (Henri, z'êtes le best jardinier du Gard !) Rappelez-vous, j'avais déjà éprouvé ce découragement pendant l'été 2015 mais j'avais refusé de renoncer dès que la pluie de fin août m'avait laissé respirer. Eh oui, j'avais la naïveté de croire que j'avais subi un phénomène exceptionnel. 2 ans plus tard, après 4 mois sans pluie en ce 8ème jour de septembre, les prévisions restent au beau fixe douceur/soleil/vent/moustiques (oups, je mens : ils annoncent, peut-être-mais-c'est-vraiment-pas-sûr-du-tout, 0,3 mm pour samedi). Les dégâts sont considérables dans mon département. Je n'ai pas eu le temps faire des photos de toutes ces haies de persistants (photinias, lauriers palme, eleagnus, pittosporum etc), de ces fruitiers, de ces vieux arbres, de ces Viornes Tin, de ces bambous raides morts partout dans ma ville et tout autour. Une désolation sans nom. 
Bien sûr, je ne conteste pas qu'un jardin sec travaillé, comme on peut le voir chez Françoise, fonctionne à merveille....lorsque le paysage environnant est en cohérence avec ce type de création. Or, je vis en milieu urbain et la beauté d'un jardin sec avec ses plantes en dormance l'été friserait le ridicule vs moche chez moi : trop plat, point d'horizon ouvert, vallonné, pas de dialogue avec un environnement flatteur, quoi ! Il n'y a que ma terre archi pauvre qui rentrerait pile poil dans les critères mais bref...ça le ferait pas. De plus, les seuls arbustes susceptibles de résister aux ardeurs des 43° sans un seul orage salvateur (je dis bien susceptibles car j'en ai vu de bien rétamés dans les maisons voisines) sont les lauriers roses mais j'avoue que j'ai fait une overdose de ces espèces dans ma précédente maison où les proprio n'avaient planté que ça ; ok, il y a aussi les pistachiers lentisques (j'en ai perdu un cet été, c'est insultant !) ou les filaires (à moitié crevés aussi chez moi) mais pffffff, je n'ai même plus envie de creuser le sujet. Ici rien ne fonctionne sans arrosage. Même ce que j'ai planté il y a plus de 3 ans, même si j'ai toujours principalement choisi des sujets réputés pour leur bonne résistance au sec. Rien. Si la plupart des plantes chez moi sont encore en vie à ce jour, c'est que nous les avons abreuvées régulièrement (je n'ose imaginer la facture d'eau à venir). J'ai bien sûr utilisé la meilleure façon d'arroser qui est préconisée : tard le soir et abondamment mais rien n'y fait ; 2 jours après, tout pendouille lamentablement et c'est toujours d'actualité aujourd'hui. L'Homme m'a avoué délicatement cet été : "Tu fais chier tout le monde avec ton jardin"... C'est pas faux. Et comme ce n'était pas mon intention, je rétrograde : Dès que la terre sera assouplie par quelques pluies (soit en...je sais paaas...novembre ? décembre ? 2022 ?), je vais donc remanier le jardin une ultime fois en rapprochant un maximum de plantes dans les massifs pourvus d'arrosages au goutte à goutte et je vais éliminer les autres massifs. S'il me reste des végétaux incasables, je les vendrai sur un marché aux puces au printemps prochain car c'est au-dessus de mes forces de les regarder calancher sans réagir et de penser en plus aux sommes dingues que j'ai investies pour si piètre résultat. Je n'en peux plus d'être sur le qui-vive en permanence pour de basses questions d'hydratation. 
Pas glop tout ça hein ? Sachez quand même que je ne suis pas non plus au 36ème dessous en racontant ce virage à 360° (voyez comme je suis obsédée par les degrés) dans ma vie de jardinière (je précise "vie de jardinière" car dans ma vie de bonne vivante, je tourne juste aux 12, 13 ou 14° du vin). Ma décision est très réfléchie, lucide comme je me plais à le dire. J'ai essayé de faire au mieux pendant 6 années et j'en suis d'ailleurs très fière mais le déplaisir a fini par prendre le dessus. La désertification arrive doucement et jardiner dans le Gard est une folie non constructive. Arf, ça me dérange pas de passer pour la plus timbrée des timbrées mais pas au bout d'un tuyau d'arrosage, ah ça non, j'ai ma dignité bon sang !
J'ajoute aussi que d'autres événements, beaucoup plus graves, m'ont touchée en plein cœur tout l'été ; je relativise donc plus facilement tout ce qui peut arriver côté jardin.
Bien sûr, je repasserai de temps en temps par mon blog pour vous faire suivre encore l'évolution de mon jardin car je compte bien entretenir et maîtriser sagement ce qu'il restera de végétaux ; je serai toujours ravie de vous montrer une jolie floraison (on sait jamais...) ou un sujet qui a miraculeusement réussi à pousser normalement mais l'excitation d'une nouvelle plante, d'un nouvel arbuste, d'un nouveau massif, mon acharnement et ma persévérance à essayer d'embellir, tout ça s'est définitivement éteint. Ma passion pour les jardins passera exclusivement par mes visites des vôtres en virtuel et je sais qu'à la moindre occaz je foncerai en visiter en vrai. Je ne perdrai pas le fil de la discussion, croyez-le bien mais je me limiterai aux frontières de la théorie-plaisir-des-yeux sans pénétrer dans le pays de la pratique. 
Je vous souhaite un automne magnifique, de belles rasades de pluie, une santé de vert euh...de fer car ça reste le meilleur terreau des passionnées(és).
Très amicalement,

La jardinière en herbe sèche forever